Withings passe à l’offensive en cette rentrée avec une nouvelle montre adaptée, non pas aux sportifs, mais plutôt aux personnes soupçonnant une pathologie cardiaque ou en étant atteintes. La Withings Move « ECG » est ainsi la première montre analogique au monde en capacité de réaliser de manière fiable un électrocardiogramme et de détecter une fibrillation auriculaire. Essai montre au poignet pour se faire une idée.
A vous dire vrai, je deviens un peu vieux con. J’ai connu l’arrivée du Psion, du Palm pilot, du HP Jornada avec synchronisation MS Active Sync, de Windows CE Mobile, d’Android, de l’iPhone 1… toutes ces belles choses avec leurs chorales de notifications; pour la plupart inutiles.
Aussi, même avant le passage à vide qui m’a valu d’être le cobaye idéal du Withings sleep, je ne supportais pas cette nouvelle mode des montres connectées à écran.
Montres connectées, ou chaînes attachées ?
Déjà que nous sommes déconcentrés toute la journée par des notifications aussi soudaines que variées sur nos téléphones, (car elles sont beaucoup moins coûteuses pour un marketeur qu’un SMS) voilà que maintenant nous allions aussi être esclaves de celles-ci même téléphones rangés grâce à ces nouveaux fils à la patte.
Avec en filigrane le vœu pieux d’un meilleur suivi de notre activité pour une vie plus saine. Laissez-moi rire tellement la promesse est en opposition avec le stress généré par ce nouvel afflux, autant vous dire que tout le monde chez Google n’a pas lu l’ouvrage de Chad-Meng Tang « Connectez-vous à vous-même », pourtant interne à la maison californienne.
Et je ne vous parle même pas de l’empreinte écologique de ces montres qui tiennent à peine plus d’une journée sans charge. Le 21ème siècle a réinventé le remontoir… Bravo.
Sérieusement, combien de fois dans votre vie numérique une notification ou un message ont-ils été vital ou de première importance ? Allez, une fois ou deux maxi.
Et est-ce que cela mérite de se rendre captif à un nouvel écran ? Sûrement pas, sauf si vous êtes médecin urgentiste, pompier ou policier et que vous sauvez des vies.
Se connecter alors, mais pour quoi faire au juste ?
De fait, j’apprécie la stratégie « Less is more » de Withings en la matière. Avec des montres analogiques qui se focalisent sur l’essentiel : vous reconnecter à votre corps et le faire bouger pour avoir une vie plus saine.
Alors que les précédentes productions se focalisaient sur votre rythme cardiaque lors d’une activité sportive, la nouvelle venue Withings Move ECG entend être le compagnon idéal des gens ayant des problèmes cardiaques – de fait de celles et ceux qui ont parfois peur de trop bouger et que leur « palpitant » leur joue des misères.
C’est un peu mon cas puisque avec le stress engrangé cette année, mes apnées du sommeil et un léger surpoids, mon cœur dépasse allègrement le seuil quotidien d’extrasystoles communément admis, ce qui me provoque par exemple (si je prends trop de théine ou que je stresse trop) des réveils nocturnes douloureux, une sensation d’emballement soudain de jour comme de nuit et quelques sueurs froides. Alors que revoilà le cobaye de Winkco 😀
Prise de pouls
Loin des outils médicaux classiques, cette montre reste un bel objet intemporel.
Son cadran de bonne taille est bien lisible, et comme à l’habitude chez Withings disponible en deux couleurs de fond (noir ou blanc) et 5 couleurs de bracelets.
Somme toute difficile à différencier de sa devancière Move, elle arbore juste une sinusoïde dessinée à la base du cadran en guise de signe distinctif. Ce modèle s’offre au passage un petit étui de rangement.
L’installation se fait très rapidement avec l’application Health Mate et la montre se règle automatiquement à l’heure, pratique.
L’application, très pédagogique, vous propose ensuite de découvrir les fonctions de l’appareil, puis de faire votre cardiogramme.
Une courte pression sur le bouton de la molette, le mode « ECG» se met en place et l’aiguille centrale d’activité démarre son compte à rebours.
Maintenant, j'ECGise matin, midi et soir <3
Bientôt le test de la #montre Move ECG de chez @WithingsFR pic.twitter.com/HLj3rIMyjs— Winkco 🖲 (@WinkcoNews) September 14, 2019
Placez votre pouce et votre index à chaque extrémité de la couronne et attendez une trentaine de secondes pour ressentir une double vibration et voir apparaitre sur votre téléphone une notification (enfin une utile !) : tout va bien, cœur de jeune homme, ouf !
L’application permet de visualiser l’ensemble des historiques des électrocardiogrammes (ECG pour les intimes) et de les commenter pour son suivi. Il est également possible d’envoyer un export PDF de l’examen à son cardiologue pour avis médical.
A noter, et l’application reste très claire à ce sujet, que cela ne remplace pas une consultation si vraiment vous avez une gêne ou des grosses palpitations malgré un ECG normal.
J’ai bien essayé de tenter le diable et faire des tests après des sessions de sports particulièrement intenses, mais la montre ne se laisse pas démonter, elle détecte un rythme cardiaque élevé mais pour autant « non concluant ».
Mon second point d’étonnement réside dans la durée de vie de la pile (annoncée pour 1 an ! On est loin de l’Apple Watch).
Etant quelque peu hypocondriaque, je n’ai pas ménagé la Withings Move ECG sur sa fonction d’analyste de cœur, et malgré près d’une cinquantaine d’ECG, elle semble toujours prête à faire feu.
Mais ce n’est pas le seul attrait de cette montre. Une pression plus longue sur la molette active le mode « suivi d’activité » qui vous permettra de monitorer vos activités sportives, avec une détection plus ou moins précise de votre séance en fonction du balancement des accéléromètres.
Pratique pour essayer de se forcer à une meilleure hygiène de vie, d’autant que l’aiguille d’activité vous tient à l’œil de vous rappeler où vous en êtes de l’objectif que vous vous êtes fixé.
La Move ECG permet également de surveiller vos nuits et la qualité de votre sommeil, même si contrairement au capteur Withings Sleep, elle ne sera pas en mesure de détecter vos apnées et ronflements.
Des fonctions annexes à améliorer
Si côté indication de l’heure, suivi d’activité et électrocardiogramme, la montre remplit tous ses objectifs haut la main, tout n’est pas parfait.
Au premier des griefs, la fonction réveil Smart Sleep. Censée s’appuyer sur le « bon » moment pour vous réveiller en fonction de votre niveau de sommeil (léger profond ou paradoxal), elle ne s’avère pas assez longue à vibrer (seulement 8 répétitions), ce qui fait que si vous avez le sommeil lourd, vous ne la sentirez pas forcément.
De plus, impossible de profiter d’une fonction « snooze » pour négocier un petit rab de dodo en sus – d’autant que les modèles Steel HR / Steel HR Sport disposent de cette fonction.
Impossible également de structurer sa journée par différentes alarmes pour gagner en hygiène de vie. La Withings Move ECG accepte la programmation de 3 différentes heures de réveil seulement.
Espérons qu’une mise à jour pourra dans un avenir proche faire évoluer ces deux points.
Cela peut paraitre tiré par les cheveux mais je trouve que la montre se la joue un peu trop « à l’ancienne ». Pas même de petite phosphorescence des aiguilles ou du fond de cadran pour lire l’heure si vous êtes dans la pénombre. Sans aller jusqu’à un éclairage « illuminator » des Casio de la grande époque, il serait bon qu’on ne soit pas obligé d’allumer son téléphone pour lire l’heure dans la nuit (ce qui perd un peu l’intérêt d’avoir une montre sur soi).
Enfin, le verre du cadran se veut particulièrement sensible aux rayures, et même en faisant attention, il s’avère dur de garder celui-ci exempt de griffures.
A votre bon cœur Messieurs Dames !
Côté tarif, la Withings Move ECG est particulièrement bien placée. Affichée à 129,95€, elle ne réclame que 50€ de surcoût par rapport à la Move standard et s’avère bien plus pratique au quotidien que le tensiomètre Withings BPM Core, plus complet et plus sûr pour les personnes souffrant d’hypertension, mais plus encombrant aussi.