Longtemps réservée à une élite d’initiés, la saga des “Atelier” nous arrive aujourd’hui sur presque tous les supports. C’est même avec des sorties simultanées entre l’occident et le Japon que la magie opère désormais. Après le second épisode de Atelier Ryza (que nous avions apprécié) voilà donc Atelier Sophie 2. La série, développée par le studio Gust est donc désormais plutôt bien connue du grand public occidental. Si vous ne la connaissez pas, ne vous inquiétez pas.
À l’instar d’autres grandes sagas du J-RPG comme Final Fantasy ou Dragon Quest, les épisodes s’enchaînent mais ne se suivent pas en termes de scénario sauf dans le cas où les noms sont semblables. Avant toute chose, sachez que pour celles et ceux n’ayant pas joué et/ou fini le titre précédent, un rappel est disponible. Accessible à l’écran d’accueil et surplombant même l’option “New Game”, cette “Story so far” va vous résumer tout ce que vous devez savoir sur le premier Atelier Sophie.
Bon, maintenant nous voilà prêt à regarder ce que propose ce Atelier Sophie 2 : The Alchemist Of The Mysterious Dream!
Alchimie, autre monde, du déjà vu mais agréable.
Nous voilà donc dans un univers de fantasy haut en couleurs. Où les protagonistes ont des mensurations typiques du fan-service et où les histoires finissent bien. Car oui, nous sommes là face à un jeu très “feel-good”. Comprenez que si l’univers ne vous prendra jamais pour un idiot, il restera plutôt léger et mignon. L’histoire prend place peu de temps après la fin du premier épisode et Sophie est toujours en quête de perfection de son art et de réponses pour son mentor. Mais alors que vous vous trouvez devant un grand arbre aux relents magiques, vous voilà aspirées dans un étrange vortex. A votre réveil, vous comprenez rapidement que vous n’êtes plus dans le même monde et que celui où vous avez atterri semble se jouer de la réalité et du temps. Pire, votre mentor a disparu et vous voilà seule à devoir démêler toute cette histoire.
Comme à mon habitude, je ne vous dévoilerais rien de plus à propos du scénario. Sachez qu’il est léger mais plutôt bien construit. Tous les grands classiques du genre sont respectés mais à défaut d’être original, le tout est bien exécuté. Comme je disais, le tout est très “feel-good”, un vrai bol d’air frais pour qui est client du genre. Et même pour les vieux brigands comme moi habitués aux histoires complexes et torturées, se retrouver face à un titre aussi léger permet de respirer.
Un festival de couleurs parfois à l’étroit.
Vous l’aurez remarqué au fil des différentes captures d’écran, le titre reste graphiquement fidèle à l’esprit des derniers Atelier. Avec son côté très coloré sans jamais être trop enfantin, il régale les amateurs de la saga. On reconnaît de suite le style propre aux autres épisodes. Il est techniquement très proche du Atelier Ryza sorti il y a peu. Un peu plus coloré peut-être que son prédécesseur, l’univers de ce titre est agréable de bout-en-bout. Encore une fois, nous pouvons lui reprocher un manque flagrant d’originalité mais après tout, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ai l’ivresse.
Petite option graphique qui a son importance, nous avons le choix entre performance et détails. Un choix bien trop rare sur une machine comme la Nintendo Switch. Et c’est avec plaisir que l’on peut choisir de rogner sur les détails au profit d’un framerate plus constant. Non pas que le mode détaillé soit injouable, loin de là, mais il n’est pas exempt de chutes régulières de fluidité. Dans les faits, on utilisera surtout le mode performance lors des sessions de jeu nomades. Le mode docké offrant une fluidité bien plus raisonnable en mode détaillé.
A propos des décors, ces derniers évoluent au fil de la journée avec une transition jour/nuit en temps réel. Pour certains environnements, ce changement occasionne de réelles transformations. De même, au bout d’un moment dans l’aventure, vous allez pouvoir influer sur la météo. Et ce pouvoir vous permettra de modifier l’accès à certaines zones. Sans être transcendant, ces changements donnent un peu de dynamique à l’ensemble. Certes, cela n’enlève en rien à l’aliasing ou au clipping parfois brutal surtout en mode portable. Mais dans l’ensemble, l’univers parvient à être suffisamment enchanteur pour vous faire oublier les soucis techniques.
Un bilan graphique plutôt correct donc, avec une technique certes perfectible mais qui parvient à tenir la barre. Une animation qui sait rester dans les clous. Des effets loin d’être époustouflants mais qui remplissent toutes les cases du J-RPG moderne.
On va explorer, on va cogner, on va crafter,…
L’alchimie, ludique et accessible, est au cœur de tout. Qu’il s’agisse de fabriquer des armes ou des armures. Que vous deviez faire le plein de potions de soin ou concevoir un objet pour avancer dans une quête, vous devrez passer par votre chaudron. Car si vous allez passer des heures et des heures à crafter des objets, un mini-jeux vous permet d’améliorer vos compositions. Semblable à un puzzle-game, il vous demandera de disposer vos différents ingrédients selon leurs formes et types. Améliorant le résultat, il est également tout à fait possible d’automatiser cette partie. Car si par moment on recherche l’assemblage parfait pour obtenir les meilleurs bonus, il est tout aussi possible de laisser le jeu faire. Le résultat sera certainement moins bon que si vous faisiez vous même l’assemblage d’éléments, mais lorsque l’on doit enchaîner les compositions, cette automatisation est bénie des dieux.
Les combats, au tour par tour, se déclenchent désormais sans chargement. En effet, au contact d’un ennemi et/ou si vous frappez ce dernier, l’interface de combat apparaît. Prend place alors un système classique mais efficace de combat au tour par tour. Reprenant là aussi tous les codes du genre avec classicisme mais brio, il comporte tout de même quelques attributs propres. Ainsi, vous pouvez disposer jusqu’à 6 personnages en en plaçant 3 sur une ligne avant et 3 sur une ligne arrière. Ce détail fait que seuls ceux sur la ligne avant peuvent attaquer. Mais ceux en ligne arrière peuvent apporter des actions de support. Ils peuvent également encaisser une attaque à la place d’un membre de première ligne. Mieux, si vous remplissez certaines conditions, vous pouvez déclencher des attaques combinées qui flattent la rétine et dérouillent vos adversaires.
Toujours à propos des combats. Si de prime abord ils paraissent relativement classiques, ils vont se complexifier au fur et à mesure de l’avancement du titre. Au bout d’un moment, un simple acharnement deviendra inutile et il faudra commencer à prêter attention à l’ordre et au style des attaques pour briser la garde de vos adversaires.
A noter que le titre dispose de différents modes de difficulté afin de s’adapter à tous les profils de joueur. Attention cependant car le jeu propose une difficulté en dent de scie. En effet, par moment certains ennemis même basiques peuvent vous donner du fil à retordre en cas de mauvaise préparation et de mauvais choix. Notez également que très rapidement certains ennemis “d’élite” seront accessibles. Plus forts que leurs homologues et véritables sacs à points de vie, ils sauront vous récompenser une fois défaits.
Parles plus fort j’y vois rien.
Dans l’ensemble, la partie sonore ne surprend pas mais ne déçoit pas non plus. Certes les thèmes sont nombreux et leurs arrangements sont de qualité, mais force est de constater que les thèmes peinent à marquer. En revanche, même après des heures et des heures de collecte et de farm, très peu, voir aucun thème ne m’a gonflé.
Côté doublage, seul le pays du soleil levant est desservi. Si le doublage en Japonais est de bonne qualité, on peut regretter qu’il soit le seul choix. En effet, pour celles et ceux ne parlant et/ou ne comprenant pas le Japonais, il sera nécessaire de lire les sous-titres au risque de louper une partie de l’action. Et les dialogues sont très nombreux, ce qui peut gêner les personnes ne lisant pas rapidement et/ou ayant des difficultés avec la langue de Shakespear.