Je vous parles d’un temps où SquareEnix ne s’appelait que Squaresoft. En ces temps pas si lointains, le développeur Japonais brillait par sa saga Final Fantasy qui déferlait enfin sur le monde occidental. Depuis Final Fantasy 7, le développeur a en effet réussi à percer en dehors du pays du soleil levant. Les joueurs nouvellement acquis, il fallait bien les garder pas trop éloignés. C’est alors que Squaresoft a commencé à exploiter ses licences autrement. On a vu fleurir des jeux de combats comme Ehrgeiz qui recyclait plusieurs protagonistes de Final Fantasy 7. On a vu également apparaître un jeu de Kart du nom de Chocobo Racing. Relativement passé inaperçu à l’époque. Principalement parce qu’ en dépit d’un budget visiblement maigrichon, il était arrivé entre Mario Kart 64 et Crash team racing. Nous arrive aujourd’hui ce Chocobo GP. Tel le reflux des marées, l’histoire se répète inlassablement…
Chocobo GP, LE jeu de kart pour les amateurs de SquareEnix?!
Nous sommes en 2022 et tout le marché des jeux de Kart est dominé par Nintendo et son Mario Kart 8 vieux de déjà 8 ans. Alors certes, nous avons vu ça et là quelques titres parvenant à se distinguer. Crash Team Racing Nitro-Fueled en tête. Mais force est de constater que le titre de Big N continue de remuer les foules plus que jamais. A l’aube d’un DLC dont l’annonce en a surpris plus d’un sur sa mouture Deluxe, voilà qu’un challenger approche. Square Enix, décidément bien à l’affût de ressortir ses vieilles licences, tente le coup avec ce Chocobo GP. Qui? Que? Quoi? Oui mesdames et messieurs, Du fond des temps (du moins, des années 90), Square Enix donne (enfin?) une suite à Chocobo Racing.
Nous voilà donc face à un jeu de course où toute une foule de personnages issus de la saga Final Fantasy vont s’en donner à cœur joie. A vous les longues soirées à chercher de nouvelles insultes car vous êtes passé de la première à la dernière place en un battement de cil. Clairement destiné à brosser dans le sens du poil tous les amateurs de la série fétiche de Square Enix, voyons ensemble si le ratio fan-service/qualité est au rendez vous!
Chocobo GP Lite, mon Chocobo avec une seule calorie?
LA grosse surprise de ce Chocobo GP n’est autre que son mode Lite. A télécharger car uniquement disponible en dématérialisé, on pourrait penser à une grosse démo. Mais c’est bien plus que ça car vous allez pouvoir jouer avec vos amis en ligne et déjà vous frotter à différents modes multijoueur. Ainsi, du moment où l’un de vos amis dispose d’une version complète du titre, vous pouvez le rejoindre. Une véritable bonne idée qui permet de se faire une opinion sur le jeu sans toucher à son porte monnaie. Bien entendu, vous n’aurez accès qu’à un panel réduit de personnages et de karts mais je trouve l’opération à saluer.
Grand prix, courses à la carte, demandez le menu!!
Le mode principal et le plus mis en avant est bien sûr le GP Chocobo. Mode exclusivement en ligne, il propose des courses à 64 opposants. Les courses se font à 8 et seuls les 4 premiers peuvent continuer. On passe donc à 32 opposants, puis à 16 et enfin, une finale à 8. Véritable fer de lance du titre, c’est d’ailleurs par son biais que l’on récoltera le plus de monnaies pour acheter des éléments. mais pour ce qui est de la monnaie, nous y reviendrons plus tard.
Vient ensuite le grand classique du genre, le multijoueur (local ou en ligne) où chacun joue avec sa console et ce, jusqu’à 8. En ligne, deux modes sont disponibles, match en ligne ou amical, avec ou sans mot de passe. On note donc que Square Enix a vraiment pensé son titre pour être joué en ligne. Lors de mes tests, je n’ai pas eu de soucis de connexion ni de latence.
Au milieu de tout cela, un mode Histoire est bien présent. Intégralement offline, il propose une histoire des plus basique. Dommage car là où un Crash Team Racing était parvenu à jouer avec son lore, ici ce ne sont que de simples dialogues narrant une histoire assez peu inspirée. Cependant, c’est par ce mode que vous allez pouvoir débloquer de nombreux personnages. Mais attention, ils ne seront pas tout de suite jouables, il faudra les acheter…
Car oui tous les personnages, karts, changements de couleurs, costumes,… seront à acheter. Avec trois différentes monnaies in-game. Le Mithril, les tickets et les gils. Ces différentes monnaies se gagnent au sein des différents modes de jeu mais je vais y revenir dans un paragraphe dédié.
Que serait un jeu de course sans le classique contre la montre? Chocobo GP ne déroge pas à la règle et en propose un des plus classique mais simple et accessible. Tout comme son mode “Courses de série”. Semblable aux coupes de Mario Kart, ce mode enchaîne des séries de 4 courses jouables en solo ou en duo. Et là nous touchons à un autre gros point noir du titre, il ne gère que deux joueurs sur la même machine. Alors certes, il est largement tourné vers le online. Oui, avec son mode Lite, on peut y jouer avec une flopée d’amis aussi bien en local qu’en ligne. Mais QUID des soirées de folie à 4 sur un canapé où les noms d’oiseaux volent tout autant que les karts de vos adversaires?
Nous finissons le tour des modes avec course personnalisée, accessible lui aussi en solo et en duo sur la même machine. Comme son nom l’indique, vous pouvez ici modifier tout un panel d’options, du nombre de courses au type d’armes,… On regrette que son utilisation soit limitée à 2 joueurs et uniquement sur la même machine.
Tu dérapes ou tu tires?
Côté jouabilité, peu d’excentricités face à la concurrence. Les poncifs du genre sont respectés. Nous retrouvons donc le démarrage canon si l’on accélère au bon moment. Les dérapages qui donnent lieu à un boost plus ou moins élevé. effectuer des figures lors des sauts donnent également lieu à un boost. Bref, la to-do list du genre est bouclée.
Côté design, les courses manquent quelque peu de relief. Certes, certaines proposent des rebondissements mais elles sont minoritaires à mon goût. Autre point négatif à propos des courses, leur nombre! Avec seulement 9 courses, il faut espérer que Square Enix en ajoute rapidement par le biais de son système de saisons. Alors certes, plusieurs circuits proposent différentes variantes ce qui porte à 21 le nombre de courses différentes. Mais c’est peu!
Autre point et non des moindres, les personnages. Si ces derniers sont vraiment plaisants et rendent bien à l’écran, il y a un grain de sable dans les essieux. L’équilibrage mes bons amis! Car en plus d’être plus ou moins rapide ou ayant une plus ou moins grande accélération, chaque personnage a un pouvoir spécial qui lui est propre. Et là, soyons clair, certains personnages sont nettement avantagés comparés à d’autres. Si l’idée de pouvoirs spécifiques est à saluer car il permet une vraie différence entre les personnages, ici l’équilibrage est à revoir. En l’état, malgré le nombre conséquent de personnages, certains ne seront pour ainsi dire joués qu’une fois ou deux le temps de réaliser leur infériorité.
T’es beau mon choco!
Vous l’aurez remarqué par le biais des captures d’écran ou des différents trailers, le jeu est plutôt joli. Sans non plus pousser la machine hybride de Nintendo dans ses derniers retranchements, il assure chantier. La modélisation des personnages est sympathique. Les décors fourmillent de détails. Les effets des différentes armes sont agréables à l’œil. Bref, un bon point de ce côté.
Mieux, le titre parvient à rester fluide en toutes circonstances. Que ce soit en solo, en duo ou en ligne, pas de ralentissements à l’horizon. Alors certes, les décors sont parfois quelque peu surchargés et cela peut nuire à la visibilité. Mais une fois les circuits connus et maîtrisés, pas vraiment de soucis même en mode portable.
Put the sound up!
Coté musique, peu de prise de risque. Hormis un thème principal qui va vite vous rentrer dans la tête, la plupart des musiques sont des remix. Là encore on surfe entre hommage et fan-service à foison. Les fans reconnaîtront sans mal la plupart des thèmes proposés. Malheureusement, si le tout est relativement agréable, la B.O. ne parviendra pas à rester dans les annales. Côté bruitages, là encore, nous sommes dans les classiques.
C’est pas payant mais c’est (presque) pas gratuit!
Impossible de clore ce test sans évoquer avec plus de précision le business model du titre. Comme je l’ai déjà abordé, différentes monnaies sont déblocables au sein du titre. Dont certaines sont achetables avec de l’argent réel via le market du jeu. Elles permettent d’acheter de nombreux éléments dans la boutique. Qu’il s’agisse de nouveaux personnages, de nouveaux karts pour ces derniers, les choix ne manquent pas. Si le choix de débloquer les personnages mais de devoir les acheter est discutable, soyons honnêtes, c’est accessible sans mettre la main au portefeuille..
Pour ce test, en à peine 20 heures de jeu j’avais acheté tous les personnages et quasiment tous les karts qui vont avec. Mais là où le bât blesse, c’est à propos des saisons. Certains personnages ne sont et ne seront accessibles que lors de ces dernières. Et là, c’est un autre son de cloche. Car si le mode Chocobo GP est fort plaisant, même en jouant des heures et des heures, j’ai du mal à évaluer la flopée d’heures nécessaires pour acheter ces personnages. Sachant que nous ne sommes qu’à la première saison, Square Enix a donc du contenu sous le coude. Mais j’ai peur que le développeur ne cède aux sirènes de l’argent facile en ne corrigeant pas l’équilibrage gain de monnaie/prix des éléments.