Il y a encore aujourd’hui en 2021 des petits studios qui parviennent à frapper fort. Au milieu des grandes productions AAA qui sortent à moitié terminées à grand renfort de patchs pour essuyer les plâtres. Oui oui, je ne vais pas tirer sur l’ambulance mais à quoi bon être tendre avec des studios aux budgets pharaoniques qui peinent à ne pas décevoir. Bref, passé ce petit coup de grou-grou-pas-content et afin de rester de bonne humeur, revenons à nos moutons. Ou plutôt à notre petite brebis.
Le studio Allemand Fishlabs, après quelques soubresauts, n’avait donné que très peu de nouvelles de son nouveau titre. Jusque-là cantonné à de (bons) jeux mobiles puis à quelques portages, il fallait vraiment être féru de jeux d’exploration spatiale pour connaître le petit studio de Hambourg. Mais sachez que les fondateurs du studio n’en sont pas à leur coup d’essais dans le domaine puisqu’ils sont ni plus ni moins que les fondateurs de RockFish Games à qui l’on doit notamment Everspace!
Mais parfois, les choses vont bien et tout s’enchaîne pour le mieux. C’est après une petite traversée du désert suivie par un rachat par Koch Media que le studio trouve un second souffle. Décidant de mettre les petits plats dans les grands, les voilà partis pour réaliser leur “premier” grand titre. J’ai nommé Chorvs (ou Chorus)! Comme je disais précédemment, après quelques vidéos et screenshots, plus grandes nouvelles. Projet annulé? Que nenni! Pas le temps de bavasser chez nos amis Teutons!
Et c’est ainsi qu’il y a quelques mois à peine nous arrivent une flopée d’images d’un titre qu’on attendait plus vraiment. Et PAF! Voilà la petite surprise de fin d’année qui va ravir tous les amateurs de combats spatiaux, de science-fiction et de récit d’aventures surnaturels. Bouclez vos ceintures, faites chauffer vos réacteurs, on décolle pour une claque surprise dans les étoiles.
Dans l’espace, personne ne va… Ha si, on va vous entendre crier!
Chorus prend place dans un univers futuriste lointain. Chargé d’une ambiance science fiction froide. Vous incarnez Nara, ancienne grande guerrière d’une secte du nom du Cercle, en quête de rédemption. Cette secte, aux ambitions plus que douteuses, ambitionne de régner sur l’univers connu appelé Chorus. Et après plusieurs années à errer comme une nomade, vous voilà rattrapée par votre passé.
C’est sur ces bases, certes classiques, que va s’articuler l’univers du titre. Comme à mon habitude, je ne vous dévoilerai rien de plus du scénario, afin de ne rien gâcher. Sachez toutefois que sous ses airs on ne peut plus classiques pour le genre, le titre parvient à distiller un scénario agréable à suivre. Car si l’univers peut sembler déjà-vu pour les aficionados du genre, l’ambiance qui s’en dégage est réellement prenante et une fois les premières heures faisant office de tutoriel passées, difficile de lâcher la manette.
D’ailleurs, le titre fait tout que vous ne lâchiez pas votre contrôleur. Séparé en grandes zones où l’on peut se déplacer à sa guise, le jeu vous propose de nombreuses quêtes annexes. Bien que répétitives, ces dernières vous permettent de récolter de l’armement, des améliorations ou encore de l’argent. Car oui, votre vaisseau pourra se voir amélioré tout du long de l’aventure. Sans foncièrement modifier le gameplay, cela pourra avoir un impact sur votre style de jeu.
Vous allez donc passer de chassé à chasseur en quelques heures. Voir même vous faire rouler sur toute forme hostile bien avant la fin du jeu si vous insistez sur les quêtes annexes. Si la petite quinzaine d’heure en zig-zag pour finir le titre peut sembler peu, plusieurs niveaux de difficultés ainsi qu’un mode “mort permanente” sont présents pour les plus aventureux d’entre vous.
T’as pas une gueule de porte bonheur, mais t’es beau comme un camion.
N’y allons pas par quatre chemins, Chorus est beau. Pas extraordinaire, mais beau. Malgré le “simple” budget d’un titre AA, le jeu parvient à nous charmer la rétine en permanence. Les environnements sont riches et complets. Les effets lors des explosions ou encore lors de l’utilisation de certains pouvoirs sont réellement agréables à l’œil. Le jeu parvient à dégager un univers.
Mieux, le titre parvient à rester fluide en permanence même quand l’écran est chargé. Et que dire du fait que j’ai réalisé mon test sur une Xbox One X, allez donc jeter un coup d’œil sur quelques vidéos de la version Xbox SeriesX/S pour vous rendre compte du boulot effectué par nos amis Allemands.
Après, soyons honnête, qui dit jeu de combat spatial dit… espace. Donc oui les environnements vont peiner à se renouveler malgré quelques tentatives. De plus, vous l’aurez compris, nous sommes loin d’un univers coloré et les teintes graphiques vont vite se montrer redondantes. Mais en toute honnêteté, une fois plongés dans le titre, ces à-côté parviennent à se faire oublier.
Manettes en mains, on explore et on combat non-stop.
Une fois les commandes en mains et après le chapitre d’intro faisant office de tutoriel, nous voilà prêt à en découdre. La première chose qui saute aux yeux, c’est la fluidité de déplacement. Nous sommes ici face à un gameplay purement arcade pour le meilleur. Accélérations, arrêts, retournements, vrilles gauche/droite,… tout se prend en mains avec aisance. Sans avoir à dompter le titre, on se surprend très vite à se lancer dans des dogfight à toute vitesse.
Mieux, l’évolution en terme de gameplay fait que de nouveaux mouvements vont se débloquer au fur et à mesure. Participants à l’ambiance du titre, ces actions, comme la téléportation ou le brouillage de la visibilité des ennemis pour ne citer qu’elles, offrent un sentiment de puissance grisant pour le joueur. A noter que la plupart des commandes sont modifiables dans les menus afin de vous correspondre au mieux.
En terme d’attaque vous avez accès à trois grand types d’actions que sont la gatling, le tir laser et enfin les missiles. D’autres attaques et actions vont bien sûr venir se greffer mais dans l’ensemble, le titre conserve une certaine simplicité de ce côté. Et c’est bien ce côté arcade qui va rapidement rendre les affrontements grisants. Sans vous gâcher la surprise, sachez que plusieurs boss sont présents et que les affronter renouvellera l’expérience de jeu, rappelant parfois les shooters d’antan à la R-Type mais chut.
Une bonne excuse pour investir dans du bon matériel sonore? Oui!
Côté musique, préparez-vous à une claque là aussi! Les Allemands sont allés chercher Pedro Macedo Camacho, compositeur Portugais de musique classique et de jeux vidéo. Il n’est ni plus ni moins qu’un des compositeurs œuvrant sur… Star Citizen! Oui oui! Nous parlons bien du projet de jeu spatial le plus ambitieux de l’histoire. Mais revenons à Chorus si vous le voulez bien. Et bien sachez que l’homme n’a pas fait dans la demi mesure ni dans le travail bâclé, loin de là! Tout à tour épique ou inquiétante, la musique nous charme tout du long.
Et si la musique régale les cages à miel, il ne faut pas oublier d’évoquer le travail excellent de sound-design. Comme j’aime à le répéter régulièrement, investissez dans du bon matériel sonore pour jouer. Aujourd’hui les jeux-vidéo ont clairement rattrapé le cinéma sur ce point et beaucoup de titres méritent une installation ou un casque digne de ce nom pour profiter de l’ambiance sonore. Chorus est un de ces titres. Le travail sur les sons d’ambiance est vraiment impressionnant, d’autant plus pour un jeu de budget moyen. Revers de la médaille, si vous n’avez pas de quoi exploiter correctement la partie sonore du titre, le rendu risque de paraître brouillon par moment. Risquant même de rendre certains dialogues inaudibles.
Et en parlant de dialogues, sachez qu’ils ne sont pas en reste. Ho non! Qu’il s’agisse des personnages principaux ou des pnj, on décèle différents accents et différentes intonations qui donnent un caractère vivant au titre du studio Fishlabs. De même, les nombreux monologues de Nara nous imprègnent de sa personnalité et de ses états d’âme. Mais il y a un mais… Moyen budget oblige, le titre n’est doublé que dans la langue de Mister Bean. Ce qui obligera pas mal de personnes à décrocher de l’action pour lire les sous-titres.