Le temps passe et Koei Tecmo enchaîne toujours plus de musou. Après avoir travaillé conjointement avec Nintendo pour différents spin-off de la saga Zelda. A la suite d’une collaboration avec Square Enix pour réaliser les opus Heroes de sa saga Dragon Quest. Après avoir alimenté avec succès sa propre saga spin-off Warriors. Voilà que l’équipe reine du beat them all à 1 contre 1000 nous propose une revisite tactique de son neuvième épisode. Après des épisodes plus ou moins réussis, qu’en est-il de cette dernière cuvée? Ce Dynasty Warriors 9 Empires va-t-il réussir à nous combler? Il semblerait bien que cette fois-ci, le vin ait tourné au vinaigre… Voyons cela en détail.
Un empire fondé sur les armes a besoin de se soutenir par les armes.
Dans sa longue série des Dynasty Warriors, Koei Tecmo a très tôt multiplié les sagas annexes. L’épisode qui nous intéresse aujourd’hui est donc une variante d’un épisode sorti l’année dernière. Dynasty Warriors 9, si il avait su séduire par un certain renouveau comme l’ajout d’un open-world n’était pas exempt de défauts. Déjà à sa sortie, sa technique datée et maladroite avait refroidi une partie de son public. Mais la prise de risque était saluable tant la série peut paraître redondante même pour ses aficionados.
C’est donc sous le nom de Dynasty Warriors 9 Empires que le titre revient dans une variante plus stratégique. Si il n’omet bien sûr pas les affrontements célèbres de la saga, nous allons ici devoir jouer au stratège. Tout au long des huit différentes campagnes (assurant une durée de vie démentielle), vous allez donc devoir faire et assumer de nombreux choix.
Qu’il s’agisse des différents généraux ou bien de leurs positionnements, du choix des batailles à mener ou non. Mais au-delà de choix aussi classiques, vous allez devoir endosser le rôle de chef de guerre. Il vous faudra donc effectuer des mariages afin d’agrandir votre royaume ou pour consolider une alliance. Faire le choix, ou non, de déploiement de troupes. Gérer les ressources de votre royaume. Assurer vos frontières.
Autant de choix qui semblent passionnants sur le papier… Mais qui se révèlent bien vite pénible manette en mains. En effet, en enchaînant les conseils de guerre, on se contente de choix qui n’influent que peu au final. Le seul but est de monter en grade pour finalement choisir qui attaquer ou non. Tout un artifice de chiffre qui se montre d’ailleurs vite (trop) complexe. Ici, le trop est l’ennemi du mieux. Le joueur se retrouve vite noyé sous un nombre de paramètres parfois trop difficilement compréhensible. A noter d’ailleurs que l’intégralité du jeu est sous-titré en français.
Mais ce n’est rien en comparaison du mode “promenade”. Nous retrouvons ici le monde ouvert introduit par l’opus de base. Vide et inintéressant, on s’en passera rapidement. Il permet de se promener à votre guise sur la map, de dialoguer avec vos généraux et ainsi d’améliorer vos relations avec eux. Vous pouvez également dialoguer avec les généraux capturés afin de les faires changer de camp. Un gain bien trop léger face au temps passé.
Une technique d’un autre âge.
Si Samurai Warriors 5 avait réussi à trouver sa place sur la console hybride de Nintendo grâce à son cel-shading, ici c’est une autre paire de manches. Entre le brouillard omniprésent sur certaines map, le clipping monstrueux, le framerate aux fraises, toute la technique handicape le titre. Si j’ai souvent été compréhensif avec les limitations techniques de la Nintendo Switch, elle est capable de bien mieux. Ce Dynasty Warriors 9 Empires semble clairement avoir été bâclé sur le plan technique. Que ce soit en mode nomade comme en mode docké, l’affichage tombe régulièrement sous la barre des 20 images par secondes.
En l’état, seul le fan de la saga pourra passer outre la technique limitée sur la machine hybride de Nintendo. Les autres supports semblent mieux s’en sortir cela dit. De même, les chargements sont longuets et trop nombreux, cassant le rythme du titre à de nombreuses reprises.
Une technique qui détruit clairement tous les efforts du titre. Dommage car l’éditeur de personnage présent est vraiment complet. Vous permettant de créer plusieurs avatars à votre guise, de leur sexe à leur look. De leur style de combat à leur arme.
Ça cogne dur et souvent!
Coté jouabilité, nous somme dans ce que la saga offre depuis longtemps. Pour le meilleur comme pour le pire. Que ce soit le nombre de types d’armes différentes ou même le nombre de personnages, les combinaisons sont très nombreuses. A vrai dire, que vous soyez fan de la saga ou joueur chevronné, il y a fort à parier que vous trouverez chaussure à votre pied sur ce point. Les différentes armes offrent des sensations réellement différentes.
Les enchaînements, véritable coeur du gameplay de la série sont toujours aussi nombreux. Il vous faudra donc maîtriser les différentes armes et leurs différents effets pour en tirer partie au mieux lors des batailles. On retrouve d’ailleurs les classiques zones à prendre et à défendre… et cela va très vite se montrer (trop) redondant, même pour le fan. La taille des cartes est relativement petite et Koei Tecmo nous a habitués à bien mieux. Les objectifs seront ainsi souvent les mêmes. Une déception d’autant plus grande qu’il s’agit d’un variant stratégique de la série phare du studio.
Même la topographie des cartes peine à se renouveler. Proposant ainsi bien trop régulièrement des forts et châteaux à prendre ou à défendre sans réel relief sur le terrain.