Voilà près de 7 longues années que les fans de la saga des Samurai Warriors attendaient un nouvel épisode. Saga réputée au sein des amateurs de musou, à savoir des beat’em all qui vous placent dans des grands champs de bataille face à des hordes, que dis-je, des flots d’adversaires. Si le genre était réservé à quelques amateurs il y a quelques années, le genre s’est grandement démocratisé, surtout ces dernières années avec Hyrule Warriors ou encore Fire Emblem Warriors.
Toujours développé par le studio Omega Force et édité par Koei Tecmo, l’attente est-elle justifiée et surtout, qu’en est-il du résultat? Voyons cela ensemble.
Un reboot de la saga du spin off ? Demandez le programme !
Pour les non initiés, sachez que la saga des Samurai Warriors est un dérivé de la saga des Dynasty Warriors. Si cette précédente saga tire son univers d’un roman historique chinois, l’Histoire des Trois Royaumes, qui se déroule entre 184 et 280 apr. J.-C, les Samurai Warriors lorgnent quant à eux sur les guerres intestines de l’époque Sengoku, au Japon.
Côté histoire et personnages, cet épisode a fait le choix du reboot, reprenant la période et les événements du premier Samurai Warriors (vous suivez toujours?). Un choix qui, s’il pourra surprendre les adeptes de la saga, laisse donc le champ libre aux nouveaux venus. Nous voilà donc en pleine ère Sengoku qui débute au 15ème siècle. Les intrigues, nombreuses, vont donc découler de cette période trouble.
Ne vous attendez pas à un guide historique mais les références, nombreuses, étoffent grandement l’histoire et le background. Les personnages, nombreux et hauts en couleurs, vont donc croiser le fer pour parfois s’unir ou se déchirer. Un univers plus riche qu’il n’y paraît de prime abord.
On dirait un dessin animé mais sans Goku.
Ce qui frappe de prime abord, c’est la direction artistique choisie. Délaissant le style classique de la saga, ce Samurai Warriors 5 a fait le choix de l’utilisation du Cel-Shading. Pour rappel, il s’agit d’un rendu visuel utilisant des traits fortement marqués et une palette de couleurs réduite, rappelant le rendu des dessins animés. Ce choix, en plus d’être artistique, est bien souvent technique. En effet, ce type de rendu est souvent moins gourmand en termes de ressources et permet de cacher pas mal de défauts.
Et là, on ne peut que saluer ce choix. Premièrement, et j’insisterais là-dessus, en terme de fluidité nous sommes bien loin des chutes catastrophiques de Hyrule Warriors. Certes les décors fourmillent moins de détails que pour le titre de Nintendo, mais malgré la quantité d’ennemis à l’écran, la console hybride s’en sort beaucoup mieux. Petit bémol, les séquences de dialogues semblent souffrir de petits à-coups des plus étranges.
Du reste, malgré ce changement de direction artistique, le jeu s’en sort très bien. Les personnages sont facilement reconnaissables (et heureusement vu le nombre) et les ennemis aisément identifiables. Mieux, la touche “animée” donne une ambiance très manga des plus plaisantes. Un titre très agréable visuellement malgré quelques environnements un peu vides.
J’m’en vais te claquer l’museau !
Côté jouabilité, les habitués de la saga seront en terrain connu. Aucune nouveauté flagrante à signaler. Nous avons donc une touche pour les attaques légères, une autre pour les attaques fortes, une touche de saut, quelques raccourcis pour les attaques spéciales et roulez jeunesse ! A vous les joies d’apprendre les différents combos propres à chaque combattant et à chaque arme.
Car oui, c’est bien là un des fers de lance de la saga des Warriors. Simple à prendre en mains et long à maîtriser. Pour chaque personnage vous aurez donc une floppée de combos à débloquer. Vous en voulez encore ? Différents types d’armes sont disponibles. Toujours pas repus ? Il y a tout un système de forge et d’amélioration pour vos armes.!
Au sujet de cette jouabilité, le seul reproche à faire à ce Samurai Warriors 5 est donc cette fichue caméra. Déplaçable à l’aide du stick droit, elle a la fâcheuse tendance à s’affoler et à très mal se placer dans les lieux exigus. Fort heureusement, la plupart du temps, un replacement rapide résout le souci de lisibilité.
Et c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir pour ce qui est de la jouabilité du titre. Un regret pour les fans de la saga qui constatent encore une fois le peu d’innovation et/ou de prise de risque. Un peu comme cette vieille paire de chaussons usés jusqu’à l’os mais que l’on se refuse de changer.
A noter qu’un mode multi-joueur est présent mais que sur cette mouture Switch, il fait grise mine. En effet, si le titre parvient à cacher les défauts en solo, en multi, le frame-rate est beaucoup plus fragile tout comme la distance d’affichage. Pas de quoi rendre le jeu injouable mais malheureusement fatiguant visuellement dans les grosses batailles. Il est à noter également l’absence de multi-joueur online. Mais force est de constater que l’effort est salutaire. Pour notre petite Switch, le titre s’en sort bien dans l’ensemble.
Côté menus, la lisibilité est de mise. Et heureusement car le titre en regorge. Qu’il s’agisse de la forge pour s’occuper de vos armes, des différents écrans d’évolutions de vos personnages, de la gestion de votre château (oui oui, vous les voyez venir les heures à améliorer tout ça ?!) tout est simple et compréhensible.
Petit bémol, en mode portable, les textes sont parfois très petits (et/ou c’est moi qui ai la vue qui baisse).
Fini les claviers, place au traditionnel.
Si la saga avait depuis longtemps l’habitude de proposer des sonorités électroniques, ici il n’en est rien. Exit les claviers et place aux instruments plus traditionnels. Un vrai plus qui permet de gagner en immersion dans un titre à l’univers bougrement riche.
Côté voix, l’intégralité des dialogues sont doublés en japonais. Si on peut regretter l’absence de langue anglaise ou même française, nous sommes vite rassurés par la qualité présente. En effet, les doubleuses et les doubleurs sont vraiment bons et même reconnaissables, un vrai plus pour suivre l’histoire.
Et les textes dans tout ça ? Et bien ils sont intégralement traduits en français, cocorico !
Un vrai soulagement pour les anglophobes pour qui la saga restait inaccessible. De plus, la traduction est lisible et agréable. Un bon point donc.
Certes, le cel-shading permet de masquer le retard technique surtout sur cette version Switch. Certes le nombre de personnages est élevé. La durée de vie est colossale.
Mais le multi-joueur moyen et l’absence de réelles nouveautés vont faire rager les habitués de la saga. Un très bon titre pour celles et ceux qui voudraient s’initier au musou ou qui sont encore novices dans le genre, mais pour qui est déjà rompu, un moment de réflexion s’impose avant de craquer. Mais en cas de doute, sachez qu’une démo est disponible ici =>
Pour les amateurs qui en voudraient toujours plus, un season pass sera bientôt disponible. A la clé, personnages, armes, chevaux et même nouveaux scénarios, de quoi prolonger le plaisir si vous avez accroché.