Le style gestion-survie a le vent en poupe depuis quelques années. Principalement présent sur PC où le combo clavier-souris est roi pour le genre. Avec des ténors du genre comme Banished ou FrostPunk, le genre s’étoffe avec pléthore de titres à plus ou moins gros budget. Si je vous parle de cela, c’est que le titre qui nous intéresse aujourd’hui puise clairement ses inspirations dans ces titres.
Développé par la petite équipe de Iceflake Studios, ces derniers ont été repérés par la “grosse écurie” qu’est Paradox Interactive. Et là, je vois quelques amateurs de titres de stratégie commencer à sourciller! S’ il s’agit du premier gros titre du studio Finlandais, jusque-là cantonné aux jeux sur mobiles, il faut bien avouer qu’il ont fait les choses bien. Le jeu est resté un bon moment en early-access sur le support PC et l’équipe est restée à l’écoute des remarques des joueurs tout au long du développement. Alors, le petit studio venu du froid a-t-il réussi son pari? Ou bien est-ce là un des innombrables clones de ses illustres sources d’inspiration? Voyons cela ensemble si vous le voulez bien!
Du post-apocalyptique en toile de fond et de la survie avant tout.
Vous l’aurez compris rien qu’au titre ou bien au travers des quelques captures d’écran, le titre prend place dans un monde dévasté. A vous donc de bâtir un petit camp de survivants et de le muer en véritable base autonome.
Toute la carte n’est pas accessible d’emblée et il vous faudra débloquer chaque partie via certaines actions d’exploration. Une mécanique qui peut surprendre de prime abord mais qui permet de canaliser le joueur et de le forcer à exploiter une zone avant de passer à une autre. Ensuite vous remarquerez que toute la palette habituelle des jeux de gestion est bien là. Nous avons une flopée de bâtiments différents regroupés par usage, une foule de ressources différentes à gérer, des arbres de technologie en veux-tu en voilà,…
Et là, je vous arrête tout de suite sur ce qui sera selon votre profil de joueur soit un très bon point, soit un point noir : la profusion d’éléments. Oui oui, quand je parle d’éléments, c’est de façon générale. Que ce soit les bâtiments ou les ressources nécessaires à leurs constructions, nous sommes à des années lumière du combo bois/or/métal d’antan. Vous passerez donc certainement vos premières parties à vous casser le nez sur la gestion des ressources à ramasser par exemple. Et comme je disais, là, tout dépend de votre profil. La quantité peut très vite effrayer les joueurs les moins avertis. Mais il serait dommage de ne pas passer ce cap.
Mais si vous construisez tout ça, c’est bien pour regrouper des survivants non? Alors, quid de ces trublions? A la création de votre partie vous pouvez choisir deux leaders que vous pourrez diriger et qui pourront effectuer certaines actions qu’ils sont les seuls à pouvoir faire. D’autres leaders pourront vous rejoindre en cours de partie. Ce sont eux qui explorent la carte, mènent certains combats, disposent de capacités particulières,… Et quand à vos survivants, vous ne les dirigez pas directement mais plutôt, vous désignez les bâtiments qui requièrent le plus de main d’œuvre. Un schéma particulier qui se prend relativement vite en main et qui assure une bonne fluidité.
D’ailleurs, il va falloir en prendre soin de vos survivants! A vous de vous assurer qu’ils aient un toit, de quoi manger, de quoi se nourrir, se soigner,… Bref, nous sommes bien loin d’une promenade de santé et le concept de survie est bien ancré dans le titre. Dans cette fin du monde, il vous faudra conjuguer avec des événements aléatoires comme des chutes de météorites, des hivers qui n’en finissent pas ou des périodes de très fortes chaleur pour n’en citer que quelques-uns. A noter qu’un cycle jour/nuit est également présent et qu’il a son importance.
Et qui dit contexte post-apocalyptique, dit choix cornéliens. Vous l’avez compris, dans cet univers où plus rien n’est rose, il va falloir également faire des choix. Quand vous aurez quelque peu avancé dans votre partie, vous allez commencer a avoir des événements particuliers aléatoires. Un réfugié vole de la nourriture! Allez- vous simplement le recadrer ou carrément l’expulser? Un groupe de personnes errantes affamées sont à vos portes mais vous n’avez déjà qu’à peine de quoi nourrir vos troupes! Allez-vous les repousser ou réduire les portions pour les accueillir? Autant de choix qui auront des répercussions (parfois très) lourdes sur votre partie.
Et en parlant de parties, comme vous l’avez déjà saisi je pense, vous allez certainement échouer de nombreuses fois avant de réussir à mener à bien votre quête de survie. A noter que si le titre est clairement modulable en termes de difficulté, il reste parfois impitoyable même en mode “facile”. Armez-vous donc de patience! Chaque échec est un apprentissage!
T’as pas une tête de porte-bonheur.
Dès les premiers menus, le titre cherche à être agréable à l’œil. Certes, les illustrations ne sont pas des plus originales mais elles parviennent à habiller l’ambiance et à installer le joueur dans l’univers du jeu. On sent bien les différentes inspirations tirées des œuvres récentes surfant sur la vague post-apo/zombie mais l’inspiration ne va jamais jusqu’au pillage. Il en ressort une direction artistique cohérente, sympathique et qui parvient, à défaut d’originalité, à rester agréable.
Mais les différentes captures d’écran ne vous auront pas menti, le jeu est moche. Oui, moche, n’y allons pas par 4 chemins. Certes, la plupart des éléments sont facilement identifiables, les détails sont nombreux, mais bougre de bougre, quelle foire aux pixels. On ressent bien là le manque de budget. Le pire étant un framerate relativement inconstant et ce, quelle que soit la situation. Un constat qui ne devrait pas rebuter les amateurs de jeu de construction/survie mais qui risque de repousser bien des joueurs.
Au doigt et à l’œil, à la manette ou au clavier.
Mais au fond, l’important dans un jeu de gestion, n’est-ce pas la… gestion? Car oui, passé le cap graphique, que nous réserve donc ce Survining the aftermath? Alors là mes amis, le studio a mis les petits plats dans les grands et c’est peu dire. Nous avons donc une foule de ressources à gérer, des paramètres en veux-tu en voilà, des arbres de technologies à foison… Bref, tout le petit attirail du jeu de gestion est là, et même plus. C’est même un des défaut du titre pourrait-on dire. Car à force de proposer autant d’éléments à gérer, il risque de perdre les plus novices et les moins persévérants.
Gérer votre colonie et tous ses survivants ne sera pas de tout repos. D’autant plus que les raccourcis à la manette sont très nombreux et la jouabilité peut très vite devenir retors si vous ne prenez pas le temps d’apprivoiser votre manette. Mais les amateurs du genre peuvent se rassurer, le jeu est intégralement jouable au clavier et à la souris sur Xbox. Un vrai plus qui toucherait à la perfection si… le clavier était paramétrable. En effet, cette option semble avoir été ajoutée à la va vite et les touches du clavier ne sont pour le moment pas modifiables. Une amélioration que j’espère voir arriver dans les mises à jour prochaines. Reste que le simple confort de jouer à la souris pour se déplacer aussi bien sur la carte que dans les menus est indéniable.
Toujours est-il qu’une fois maîtrisé, le jeu est relativement agréable à jouer. Les actions s’enchaînent bien et le tout parvient à rester lisible. Il est rare de passer à côté d’un détail dans le décor. En revanche, question textes, je vous conseille de jouer sur un écran de taille confortable faute de quoi vous pourriez être confronté à quelques soucis, notamment vis à vis de vos ressources.
Enfin, et c’est bien là le cœur de ce type de jeu, les menus et sous-menus sont très très nombreux. Comme évoqué plus haut, le nombre de ressources et surtout d’arbres de connaissance à développer frôle l’indigestion pour le commun des mortels.
Comme un vieux disque (rayé).
En terme d’ambiance sonore le titre n’est pas en reste. Si nous pouvons déplorer l’absence de doublage dans la langue de Gérard Depardieu, il faut bien admettre que le doublage anglais est de bonne qualité. Les intonations sont bonnes et les doubleurs font preuve de peu de fausse note. Au plus anglophobes, pas de panique, l’intégralité des texte est traduit en français.
De même pour ce qui est de l’ambiance, que ce soit le vent, le feu, la pluie,… la plupart des sons environnants sont plutôt bons et participent grandement à l’ambiance du titre. En revanche, pour ce qui est des musiques, un manque flagrant de travail est à déplorer. Peu nombreuses et oubliables, elles se paient le luxe d’être buggées. Fort heureusement, il est possible de les couper afin de rester concentré sur l’ambiance du titre.