Atomicrops est le premier né de chez Bird Bath Games. Distribué par Raw Fury, petit studio suédois qui monte gentiment depuis quelques années et qui officie en tant que distributeur spécialisé dans les jeux indés. On leur doit la diffusion de quelques pépites comme le formidable Out There: Ω the alliance.
Le titre qui nous intéresse aujourd’hui est un melting pot de plusieurs genres et si le mélange peut prêter à sourire, car oui, dans ma carrière de testeur et même de joueur, c’est bien la première fois que je vois un mix entre du twin-stick shooter, du rogue-lite et de la simulation de vie à la campagne.
Alors enfilez votre plus belle salopette, chargez vos fusils, remplissez votre arrosoir, aujourd’hui on s’attaque à Atomicrops sur Nintendo Switch.
Salade, tomate, oignons, fusil à pompe !
L’univers d’Atomicrops prend place dans un monde post-apocalyptique où les végétaux ont muté et où les animaux n’ont pas hésité à prendre les armes pour voler la nourriture aux humains. Si ce synopsis vous parait farfelu, attendez de voir le reste !
Vous incarnez tout d’abord une fermière du nom de Lavender, viendront ensuite d’autres personnages à débloquer (deux pour le moment). Puis, à l’issue d’un tutoriel bien trop court, vous vous retrouverez à supporter la lourde charge de nourrir votre village.
Avant toute chose, il faut savoir que Atomicrops repose sur une logique rogue-lite. Toute mort est ainsi définitive et vous fera perdre toute votre progression mais certains éléments persistants sont déblocables.
A chaque partie, vous reprenez au début d’une année au printemps. Si vous vous attendiez à un gentil petit simulateur de vie à la campagne dans la veine de Stardew Valley sachez que… vous être trèèèèès loin du compte. En effet, sous ses airs de jeu de ferme se cache en réalité un twin-stick shooter des plus nerveux.
Vous aurez donc à effectuer de nombreuses tâches en simultané, à savoir, retourner votre lopin de terre (qui ira grandissant), récupérer des graines, les planter, les arroser et le tout, en arrosant des vagues d’adversaires toujours plus nombreux et armés d’un tir nourri.
Toutes ces actions sont à effectuer dans un temps très limité, mis en place sous forme de vagues.
Vous arriverez dans votre champ à l’aube, puis viendra la première vague, se déroulant dans la journée, d’une durée de deux minutes. Puis viendra la nuit pour la dernière vague, de deux minutes elle aussi, avant d’être évacué par hélicoptère.
À la lecture de ces quelques lignes, vous aurez saisi le plus gros point faible du jeu… les sessions de jeu beaucoup trop courtes.
Si le choix de l’action frénétique se défend, on aurait aimé pouvoir explorer plus librement les zones de plantations.
Au bout de trois journées, vous avancerez dans le fil des saisons jusqu’à boucler une année.
Lors de chaque changement de saison, vous aurez à affronter des Boss de plus en plus coriaces. La redondance du titre est atténuée par le fait que vous pourrez débloquer de nouvelles zones à cultiver et ce, très rapidement.
Au milieu de tout ce chaos, vous aurez toutefois un petit aspect RPG dirons-nous, avec l’évolution de vos caractéristiques mais aussi des éléments à débloquer.
Vous pourrez ainsi chercher l’âme sœur pour vous marier et débloquer quelques bonus. Récupérant également des graines lors de vos raids dans le potager, vous améliorerez des éléments dans le village et ainsi débloquerez des éléments permanents pour vos parties futures – mais je ne vous en dis pas plus. Sachez que rapidement, boucler une saison ne vous prendra qu’une bonne heure.
Quand Bugs Bunny rencontre Mad Max
Vous l’aurez remarqué au premier coup d’œil sur les captures d’écran du test, le jeu baigne dans un design cartoon sous acide. Le choix de la 2D à déplacement multi-directionnel renvois forcément aux canons du genre (Binding of Isaac, Enter the Gungeon,… ).
Vous avez là un des gros points forts d’Atomicrops, à savoir l’originalité de son univers. Le ton est totalement décalé et, entre les carottes sous stéroïdes et des hordes de lapins sanguinaires armés jusqu’aux dents, nul doute que le jeu vous marquera par son univers. Le jeu est très haut en couleurs et il ne faudra pas avoir peur des designs flashy.
Si le titre manque parfois de lisibilité quand l’action est trop frénétique, je n’ai pas eu de ralentissement notable lors de mes sessions de test. Un dernier reproche concernant l’habillage graphique serait la trop grande réutilisation des modèles d’ennemis, changeant simplement de couleurs ou d’un petit détail.
Un hommage aux 80’s diront les amateurs, du temps de gagné pendant le développement diront les plus grognons.
Tirer, désherber, planter, arroser, survivre
Comme expliqué plus haut dans ce test, le jeu est assez complexe à aborder en terme de gameplay, tant le nombre d’actions à réaliser est grand.
Le tutoriel manque clairement de profondeur et il vous faudra encaisser quelques échecs le temps de bien prendre le jeu en main.
Car lors de vos runs dans les zones de récoltes, il vous faudra tout d’abord retourner la terre. Passant d’un petit lopin à un véritable champ, vous devrez ensuite récupérer des graines et les planter. D’ailleurs, en plantant les graines similaires cote-à-cote pour former un carré, vous produirez des super-légumes.
Ensuite, vous devrez faire l’aller-retour entre vos plantations et le puit le plus proche pour arroser votre récolte. Rassurez-vous, toutes ces actions se font avec la même touche, facilitant l’exécution au milieu du chaos général des raids ennemis.
Car oui, en plus de toutes ces actions, vous devrez repousser des hordes de mutants en visant avec le stick droit. Malheureusement, les sticks des joy-con tendent à manquer de précision, mais à la manette, ce souci s’oublie vite.
Si il n’est pas le plus dur du genre, Atomicrops propose toutefois une difficulté relevée. Alors même que les premières saisons s’avèrent simples, le titre mettra rapidement vos nerfs à l’épreuve.
Cependant, le jeu ne se montre que rarement frustrant et il récompense régulièrement le joueur, rendant le « die and retry » plus agréable pour les non-initiés.
Avec son univers diablement original, il parvient à se démarquer. Mais bien qu’il regorge de bonnes idées, il est malheureusement plombé par des défauts qui l’empêche d’égaler les maîtres du genre. Les plus gros étant les sessions de jeu beaucoup trop courtes et le manque de précision aux joy-con.
La présence d’un mode multijoueur aurait été fort appréciable également.
Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et malgré ces quelques soucis, le titre est rudement attachant. Avec une durée de vie confortable et surtout un petit prix, il saura sans nul doute trouver son public.
Vu l’évolution entre l’early-access du titre sur PC et son arrivée sur consoles de salon, j’ai bon espoir de voir arriver dans les mois à venir de bonnes grosses updates bien juteuses nourries au soleil et au plutonium. D’ici là, je ne saurais que trop le recommander aux amateurs de twin-stick shooter en mal de renouveau tout en mettant en garde les non initiés au genre, qui pardonneront beaucoup plus difficilement les points noirs du titre.