Supergiant Games est un nom qui commence à sacrément faire parler de lui et en bien. Fondé en 2009 à San Francisco, le studio a démarré sur des chapeaux de roue avec un titre qui a marqué son temps, Bastion.
Sorti en 2011, il a été un véritable porte-étendard en son temps du X-Box Live Arcade.
Le titre, de type action-RPG, avait séduit nombre de joueuses et de joueurs de part sa direction artistique colorée et surtout, son système narratif dynamique. Le studio, loin de se reposer sur ses lauriers, enchaîne les succès, toujours grâce à une patte artistique léchée et un enrobage soigné.
Viendront donc, Transistor en 2014, un action-RPG également, suivi de Pyre en 2017 toujours dans le même genre mais parvenant à disposer d’une identité forte tout comme son prédécesseur.
Voilà donc que les Californiens nous reviennent une nouvelle fois plus en forme que jamais. Explorant cette fois la mythologie Grec par le biais d’un Rogue-Lite mâtiné de RPG.
Disponible depuis décembre 2018 en accès anticipé sur PC, le titre a pris le temps de mûrir et de grandir jusqu’à enfin arriver en version 1.0. Il en profite pour débarquer sur la console hybride de Nintendo et cela tombe bien, car c’est précisément la version qui nous intéresse aujourd’hui.
Enfilez vos sandales, on se huile le torse et direction les enfers pour aller botter du démon !
Voyage depuis les enfers
Hadès vous met dans la peau du fils du dieu des enfers éponyme.
Zagreus de son nom, ce dernier n’est clairement pas à son aise dans le royaume de son père et fera tout pour le quitter. Ainsi, à chaque partie, vous repartez du tréfond du royaume des morts et tentez de regagner la surface.
Hadès est un jeu de type rogue-lite, comprenez que toute mort vous fera reprendre à zéro, ou presque. En effet, nuance subtile qu’est le rogue-lite comparé au rogue-like, certains éléments débloqués ne sont pas perdus en cas de mort.
Et des morts, vous allez en subir beaucoup.
En tant que fils du grand patron et de divinité, chaque mort vous fera donc revenir à votre point de départ.
Mais là où certains titres se veulent plus punitifs, Hadès vous permet de conserver certaines améliorations. Mieux, ce retour au point de départ vous permettra de dépenser des ressources obtenues en échange d’améliorations permanentes ou encore de nouvelles armes par exemple.
Ainsi, vous serez de mieux en mieux préparé pour votre périple à chaque “run” (comprendre une tentative de sortie des enfers).
Le jeu est construit de manière procédurale, rendant chaque partie unique. Les rencontres avec les autres dieux ne seront jamais les mêmes. Mieux, selon vos choix, vous pouvez influer sur le cours des événements, rendant cette part d’aléatoire manipulable.
Un très gros point positif est à placer sur les dialogues avec les différentes divinités, évoluant selon vos choix et parvenant à se renouveler sans cesse.
Imaginez que le jeu dispose de plusieurs milliers de tirades différentes. Ce qui fait qu’en l’état, sur une cinquantaine de runs pratiqués lors de mes tests, je n’ai presque jamais eu deux fois les même réactions face aux différentes divinités. Un argument de poids qui parvient à briser la monotonie et la répétitivité inhérente au genre.
De même, à la sortie de chaque salle salle parcourue, vous aurez régulièrement le choix entre différents chemins – représentés par différents symboles qui vous indiquent le type de rencontre probable par la suite. Cet élément permet lui aussi d’influer le cours d’une partie et donc de privilégier certaines rencontres afin de renforcer certains choix de construction de personnage.
Car Zagreus, s’il démarre son périple avec une simple épée, pourra accroître sa puissance et, selon ses affinités avec certaines divinités, devenir une vraie machine de guerre.
Fait surprenant pour un titre du genre, le scénario et le background de l’univers sont incroyablement riches et demanderont de nombreuses parties pour explorer et comprendre les intentions des différents dieux. Et sans vous gâcher quoi que ce soit, sachez que sortir des enfers ne sera qu’un début 😉
Beau comme un dieu Grec ?
Si par le passé, Supergiant Games a prit l’habitude de nous gâter la rétine, il faut bien admettre que cette fois-ci le studio s’est dépassé. Le design des divinités, des créatures ou encore des lieux parcourus est superbe et magnifiquement travaillé.
Le titre aborde un style 3D isométrique qui n’est pas sans rappeler leur précédent titre Transistor.
Proposant une résolution de 1080p en docké et de 720p en mode portable, le titre touche du bout des doigts les 60 images/seconde.
Car si lors l’animation sait se faire exemplaire dans de nombreux cas, il lui arrive aussi malheureusement de faiblir quand l’écran se charge. Ainsi il n’est pas rare de faire face à de petites chutes de framerate lorsque trop d’ennemis et/ou d’effets sont présents en simultané. Rassurez-vous, le titre ne s’écroule pas non plus et ces petites chutes n’entachent en rien le plaisir de jeu ni la jouabilité du titre.
Donc, qu’il s’agisse des portraits des différentes divinités, les effets de chaque attaque, des petits détails de chaque décors, le titre est soigné comme jamais. A condition bien entendu d’être sensible au charme des graphismes en 2D.
Un bilan très positif donc du point de vue graphique.
Rapide comme Hermès, fort comme Hercule
Le titre s’oriente sur un modèle de gameplay type hack’n’slash. Comprenez une certaine nervosité et une capacité à affronter des vagues de monstres dans un genre similaire aux jeux comme Diablo ou encore Titan Quest.
Ainsi, vous aurez à faire à des ennemis toujours plus nombreux et coriaces au fur et à mesure que vous vous rapprocherez de la surface – vous déplaçant librement avec un joystick et enchaînant les attaques naturellement.
Disposant d’un “dash” (une esquive rapide) qui est améliorable, le gameplay se veut vif et d’une action continue. Chaque arme que vous débloquez offre également une approche très différente. Ce qui permet de renouveler le gameplay et de trouver son bonheur.
Si l’épée de base se veut polyvalente, l’arc vous obligera à privilégier la retraite et l’attaque de loin. La lance, bien que lente, apporte une allonge considérable,… Bref, vous l’aurez compris, le titre parvient à régaler tous les types de joueurs selon leurs préférences de gameplay tout en proposant un renouvellement de l’action bienvenu et cassant la répétitivité du genre.
Comme évoqué plus tôt, de nombreuses améliorations sont de la partie et vont bousculer votre manière de jouer.
Dans l’ensemble, il n’y a que peu, voire pas, de reproches à faire au titre de ce point de vue. La jouabilité est nerveuse, entrainante, les combats s’enchaînent et même s’ils se ressemblent, ils parviennent à rester jouissifs.
A noter que le titre dispose de différents niveaux de difficulté, le rendant accessible aussi bien à celles et ceux qui découvrent le genre comme aux habitués à la recherche de challenge.
C’est pas moi m’sieur l’agent ! C’est Dionysos qui a remis le son à fond !
N’y allons pas par quatre chemins, la bande son du titre de Supergiant Games est béton de bout en bout !
Que ce soient les doublages nombreux et de très bonne facture ou les musiques, on sent bien que le petit studio de San Francisco a mit les petits plats dans les grands pour le plaisir des oreilles.
Le narrateur tout d’abord, qui brise rapidement le quatrième mur ou qui converse directement avec Zagreus. Doté d’un timbre grave et d’un accent british, ses interventions, en plus de se caler parfaitement l’action, font mouche régulièrement.
Chaque dieu dispose d’un doublage de qualité avec de petits accents qui leurs donnent une identité propre. Sur ce point, on ne peut que difficilement regretter un doublage français tant celui-ci est maîtrisé de bout en bout.
Les musiques elles aussi ont bénéficié d’un soin tout particulier. Qu’il s’agisse des différents fondus sonores ou les enchaînements des musiques, chaque piste se déclenche au moment parfait – que ce soient des passages ambiants lors du calme qui précède la tempête, la musique plus enjouée dans les lieux communs où vous pouvez discuter avec d’autres divinités ou encore les déferlantes de guitares lors des affrontements.
Plus encore que sur ses précédents titres, le studio californien nous livre une petite pépite sonore.
Jetez donc une oreille attentive sur la page Bandcamp du studio vous ne le regretterez pas!
Aucun dieu n’a été blessé trop grièvement. Clairement un de mes must-have de l’année que je suis encore loin d’avoir exploré de fond en comble ! Je dois vous laisser, j’ai cerbère qui recommence à grignoter les meubles !!