Longtemps restée l’apanage du pays du soleil levant, la saga Dragon Quest (Dragon Warrior aux Etats-Unis) n’en finit plus de déferler sur le vieux continent depuis la parution du 8ème épisode sur Playstation 2 en 2006.
Pour rappel, la saga prend place dans un monde d’héroïque fantasy typique des jeux japonais du genre. Depuis le début de la saga de Yūji Horii, le chara-design est assuré par Akira Toriyama, le papa de Dragon Ball avec son style très caractéristique, peuplé de personnages anthropomorphes au style rondouillard.
Là où de nombreuses séries, telles que les Final Fantasy, se renouvellent à chaque épisode, les Dragon Quest conservent de nombreux éléments en commun.
C’est ainsi que nous retrouverons ici de nombreux thèmes musicaux, mais aussi tout le bestiaire récurrent avec bien entendu les Gluants (Slimes en VO), devenus un symbole emblématique de la série au même titre que les Chocobos pour la saga Final Fantasy (le Japon a d’ailleurs le droit à une manette à l’effigie de ces monstres dont l’ergonomie, bien que douteuse, est pardonnée par le look).
À l’aventure compagnons !!!
Suite directe du premier épisode, Dragon Quest Builders 2 (DQB2), mélange des éléments d’aventure, d’action-rpg et de constructions type bac-a-sable au style comparable à Minecraft de part son système de bloc ainsi que ses concepts de récoltes de ressources, de pêches ou de crafts (comprendre : d’assemblage de ressources pour en créer d’autres).
Contrairement au précédent volet, nous avons ici affaire à un mode d’un seul tenant et non plus divisé en chapitres.
Ainsi, vous pourrez (quand l’histoire vous le permettra) naviguer entre les différentes îles constituants le vaste monde mais aussi le parcourir cette fois-ci à plusieurs !
En effet, il vous sera possible d’accueillir jusqu’à 3 joueurs au sein de votre partie, en ligne ou en local (nous y reviendrons plus tard).
Pour ce qui est de l’histoire, elle prend place directement après les événements du premier opus, les héritiers du Kaos sèment toujours le désordre et la destruction avec comme principes, la destruction de tout (y compris la végétation et tout ce qui pousse) mais aussi (et surtout) l’interdiction de construire et la persécution des « bâtisseurs ».
C’est dans ce contexte peu enjoué que vous débuterez par le choix de votre avatar (homme ou femme) avec quelques choix cosmétiques (bien maigres au départ il faut l’avouer, mais qui se verront étoffés au fil de l’aventure) et enfin, un prénom.
C’est en tant que prisonnier sur un bateau que votre avatar entame une aventure dont il n’imagine pas encore la portée ! Après de brefs petits objectifs à remplir, faisant office de premiers tutoriels, votre bateau va s’échouer sur une île, point de départ de votre odyssée.
C’est aux cotés de Malroth que vous vous réveillerez, quasi-seuls survivants de ce naufrage, ce dernier sera votre compagnon d’infortune, vous prêtant main forte dans les combats et plus tard dans la collecte de ressources. Si ce nom n’est pas inconnu par les aficionados de la saga, c’est normal, il s’agit ni plus ni moins du boss final de Dragon Quest 2.
Mais laissons là l’histoire que je vous laisse la joie de découvrir ! Car si ce DQB2 n’a pas la portée héroïque des épisodes canons de la saga, vous y retrouverez tout de même de nombreux rebondissement et personnages hauts en couleurs qui vous charmeront à n’en point douter – vous donnant toujours l’envie d’aller plus loin dans l’histoire des « bâtisseurs » et d’aider tous les protagonistes attachants et drôles.
Construire, reconstruire, protéger, explorer… Présentez le programme
Comme je l’évoquais plus haut, le système de jeu repose principalement sur un concept de récolte/construction, vous poussant très rapidement à collecter tout et n’importe quoi.
Il est bon de noter que l’inventaire s’est agrandi depuis le premier volet et qu’un système de dash (course rapide) a fait son apparition.
La première île à laquelle vous aurez accès fera principalement office de tutoriel (lors de sa première visite tout du moins, on va éviter les spoilers). Toutes les bases vous seront présentées et par la suite accessibles via les menus du jeu. Car si de prime abord les concepts de craft peuvent sembler relativement simples, ils se complexifieront par la suite tout en restants accessibles aux novices.
Vous découvrirez également l’importance de se nourrir dans le jeu. En effet, chaque action (combat, récolte, …) grignote une jauge de faim exprimée en % de 0 à 100. Loin d’être aussi punitive que dans d’autres jeux (Stardew Valley en tête), vous veillerez à garder un œil sur cette jauge au risque de vous retrouver incapable d’effectuer quoi que ce soit.
Passé ces quelques balbutiements, vous arriverez très vite à la seconde île, faisant office de première « vraie » invitation au voyage. Là vous réaliserez qu’il y a toujours quelque chose à faire dans DQB2 !
Que ce soit pour les adeptes de la construction ou encore pour les plus curieux des explorateurs, tout vous invite (et vous encourage même) à aller toujours plus loin. Car une des forces de DQB2 est que vous êtes régulièrement récompensé, ainsi, peu d’activités s’avèrent inutiles.
Vous vous retrouverez très vite atteint d’une fièvre « collectionnite » vous poussant à chercher tous les types de roches, d’arbres, de terres, de plantes, de graines, de monstres,… Et la liste (consultable elle aussi dans les menus du jeu) est TRÈS longue – Vous assurant de nombreuses heures d’exploration.
Avant d’explorer les autres facettes du jeu, il y a un point très important (à mon goût) à noter.
Si les possibilités, interactions, actions […] disponibles au début de l’aventure peuvent paraître maigrichonnes, il faut savoir que de nombreuses nouvelles mécaniques de jeu se développent au fil de l’aventure.
Ainsi ne soyez pas surpris de ne pouvoir fabriquer grand choses au début ou encore ne pas pouvoir pêcher.
Sachez que chaque nouvelle possibilité se voit présentée simplement au fil de l’histoire, ne laissant jamais le joueur perdu. De même, ne soyez pas étonnés par la limite de niveaux du joueur au début (10), elle aussi évolue au fil de l’avancement. Telle une poupée russe, ne vous laissez pas surprendre par ce que vous voyez de prime abord.
Fouillez ! Toujours plus loin – et vous ne cesserez d’être surpris !
À titre d’exemple, passé quelques heures de jeu, vous vous verrez attribuer une sorte de cape, relativement proche de ce que propose Zelda Breath of the wild, qui vous fera repenser vos méthodes de déplacements ainsi que les zones accessibles.
Il est temps d’aller cogner du monstre
Avant de rentrer dans le vif du sujet (à savoir la construction) voyons ensemble les aspects des combats dans DQB2.
Premier point noir du titre, car si il n’a jamais eu la prétention d’égaler les grands noms de l’action-rpg sur ce point, il faut bien reconnaître que les combats ne resteront pas dans les mémoires.
D’un aspect simpliste, à savoir taper/reculer/taper, ils ne représentent qu’une petite facette de toutes les activités présentes dans le jeu. Là encore, des possibilités se débloqueront au fil de l’aventure, ainsi que des quêtes annexes avec de bons gros boss cachés et de belles récompenses à la clés ; mais sans jamais permettre à ce système de combat de se distinguer auprès de la concurrence.
S’ils sont à critiquer pour leur « mollesse », les combats auront au moins le mérite de ne pas laisser les débutants sur le banc de touche ; de plus ils permettent de part les récompenses associées de casser la routine imposée par les constructions et seront largement écourtés via les interventions de Malroth (à qui nous tâcherons de crafter régulièrement de nouveaux équipements performants).
Enfin il est bon de signaler que le bestiaire, bien que peu varié sur chaque île, propose de nombreuses têtes connues des amoureux de la saga Dragon Quest et que la magie du design de Toriyama opère toujours et ce, même auprès des néophytes.
Prend ton marteau, on a du boulot !
Nous voilà enfin au cœur du jeu… La construction !
Avec sa variante « builder », ce Dragon Quest ne vole pas son titre.
Si nous ne disposons pas de la même liberté d’action que dans un Minecraft, les aires de jeu se sont vues grandement agrandies depuis le premier opus.
Ainsi vos villages seront plus étendus, tout comme les possibilités, bien plus nombreuses que par le passé. Avec le monde sous forme de carte à explorer plutôt que par chapitres, vous pourrez revenir sur des lieux précédemment développés pour les revisiter avec un équipement différent, les améliorer de nouveau et/ou même explorer de nouvelles zones.
Cependant, tout comme son prédécesseur, chaque nouvelle ville à rebâtir comporte malheureusement de nombreux schémas similaires (découverte, reconstruction, agrandissement, boss). Si cette redondance peut nuire à l’intérêt du titre, la diversification des environnements et les petits événements aident le joueur à ne pas sombrer dans une certaine routine.
Encore une fois, Square-Enix a bien pris le soin de ne pas perdre le néophyte en cours de route en proposant tout un système de plan et de constructions génériques, ainsi, si le joueur se sent perdu, il pourra en quelques manipulations, calquer un plan au sol afin de le guider. Si l’option peut faire rire les bâtisseurs les plus chevronnés, même eux ne résisteront pas au confort d’avoir un résumé complet pour ne rien oublier, tant certaines constructions peuvent s’avérer complètes.
Là encore il est bon de souligner que de nombreuses mécaniques se dévoilent au cours du jeu. Ainsi, ne soyez pas étonnés de voir des joueurs plus avancés que vous avoir accès à des options telles que la construction automatique (une fois un plan posé, il vous suffira d’alimenter les coffres en ressources pour voir les villageois travailler à votre place par exemple) ou encore l’automatisation de la cuisine.
Car oui, à chaque nouvelle ville, vous aurez à aider des villageois qui sont pour beaucoup, avouons-le, empotés, vous réclamant toujours plus d’aide mais vous récompensant toujours.
Et si vous vous attendiez à simplement jouer les bâtisseurs de cabanes en bois, détrompez-vous !
Là encore, l’équipe de développement nous a gâté avec un contenu dantesque.
Vous emmenant du plus simple abris réalisé avec de la terre jusqu’aux maisons de plusieurs étages, du simple lit de paille aux décorations d’intérieurs les plus complexes, du tabouret en bois au trophée de chasse ,…
Mais bâtir de « simples » constructions ne serait pas devenu un peu trop banal ? Qu’importe ! Rapidement dans le jeu, vous aurez à disposition des outils vous permettant de faire naître des cascades, des rivières, vous octroyant le pouvoir de faire apparaître des forêts entières.
À noter que de nombreuses « constructions énigmes » sont disséminées aux quatre coins du monde, ces dernières, ne comportant parfois que très peu ou pas d’explications, vous inviteront à reconstruire des édifices en échange de mini médailles, une des nombreuses quêtes secondaires.
À deux, c’est mieux – À quatre, c’est fou !
Là encore, il va falloir avancer dans le jeu pour le débloquer. Disponible au bout de plusieurs heures de jeu (à la fin de la seconde île pour être exact), il vous permettra d’accueillir ou de rejoindre la partie d’un ami pour vous retrouver jusqu’à quatre joueurs.
Loin d’être anecdotique, vous pourrez paramétrer par exemple la possibilité de démolir/construire (si par exemple vous ne voulez pas que vos amis touchent à vos constructions) ou encore le cycle jour/nuit.
À noter que si sur Nintendo Switch vous aurez la possibilité de choisir entre le mode en ligne et local, il n’est pas possible de jouer à plusieurs sur la même machine, de même, comme c’est malheureusement trop souvent le cas sur la machine de Nintendo, pas de chat vocal à l’horizon, vous obligeant à utiliser un système de « gestes » pour communiquer ; ce dernier étant des plus fastidieux, on lui préférera une alternative de type Discord ou tout simplement un multi-local canapé/pizzas.
Afin de présenter votre monde aux autres, il est possible de « coller » des screenshots sur un panneau d’affichage, visible (ou non selon votre choix) par la communauté.
Enfin, il est important de signaler que le mode multi-joueur ne permet pas de progresser dans l’histoire.
En effet, seules les options « bac à sable » seront disponibles dans ce mode mais elles suffisent déjà à passer de nombreuses heures de fun avec quelques amis, à bâtir, explorer, casser du monstre…
Que serait une odyssée sans musique ?
Composées par Kōichi Sugiyama (doyen des compositeurs de musique de dessins animés et de jeux vidéos au Japon, rien que ça), habitué de la saga, elles savent se rendre épiques lors de moments forts ou discrètes lors des phases d’exploration.
Navigant dans un registre classique et baroque, elles sont le reflet des inspirations du compositeur, à savoir Jean-Sébastien Bach, Gustav Mahler ou encore Georg Friedrich Haendel.
Le seul point négatif à l’encontre des musiques du jeu serait leur redondance. En effet, au bout de quelques heures et malgré leur discrétion, elles peuvent lasser le joueur n’ayant pas d’affinités avec les thèmes musicaux de la saga.
Du contenu… toujours du contenu
Les DLCs étendent les possibilités déjà énormes du jeu.
Au nombre de quatre, ils sont tous disponibles dans un pass saisonnier réduisant quelque peu la facture.
– Pack de bibelots : Disponible au lancement du jeu et gratuit, il propose quelques recettes et décorations.
– Pack d’Yotto (5.99€): Disponible lui aussi au lancement (mais payant pour sa part), il propose une quarantaine de recettes ainsi qu’une île supplémentaire.
– Pack Aquarium (9.99€): Disponible le 2 août, il proposera lui aussi une quarantaine de nouvelles recettes mais aussi de nouveaux poissons et éléments de personnalisation de votre avatar, le tout accompagné lui aussi d’une nouvelle île !
– Pack Moderniste (9.99€): Disponible le 9 août, il proposera quand à lui plus de 70 nouvelles recettes afin de décorer vos intérieurs ou relooker votre avatar (coupes de cheveux, vêtements,…).
Le pass saisonnier regroupant tous les packs est à 20.99€.
À noter que du contenu exclusif est débrayable si vous possédez le premier Dragon Quest Builders (la tenue du Bâtisseur Légendaire ainsi que le trône du Seigneur Dragon).
De même, une démo est disponible sur l’e-shop de Nintendo et votre progression est transposable dans la version complète du jeu donc n’hésitez pas à aller y jeter un œil 😉
Le jeu est disponible au prix de 49,99€ sur Nintendo Switch et en promo à 42,90€ sur Playstation 4.