2018, l’année des assistants virtuels vocaux ou la guerre entre les ténors du genre ? Probablement les deux. Mais au-delà de cette tendance et même d’une quelconque utilité, je crois que c’est la curiosité… oui c’est bien ce sentiment qui m’a poussé à réaliser ce baptême en compagnie d’un assistant virtuel à commande vocale. Factuellement le choix s’est tourné vers un produit censé faire le job au prix somme toute raisonnable. Après s’être fait marteler par quelques pages de réclames, c’est l’assistant format mini de chez Google qui « retint » mon attention.
OK Winkco, est-ce que le Google Home Mini fait le taf ?
Un nouveau colocataire
Puisque je suis vierge de toute pratique virtuelle et qu’il faut juger sur pièce, je me suis naturellement orienté vers un assistant virtuel « bon marché ». A 59€, le Google Home Mini part avec un avantage de taille sur ses rivaux… radin mais malin le choix est totalement assumé. Pour estomper ce côté grippe-sou, un autre argument est venu me cueillir. Cette enceinte connectée et intelligente est également multilingue. Pratique en soi puisque le français et moultes autres langues (une trentaine d’ici la fin de l’année) font parties de ses compétences lui évitant pour l’occasion toutes interprétations hasardeuses de mon « beautiful english accent ».
Si le tarif est cheap, le reste ne l’est pas pour autant. A commencer par le packaging reprenant la sobriété qui fait le succès des produits Apple.
Le design de l’objet poli tel un galet est franchement réussi. Adoptant une surface tissus (tressage en nylon) d’à peine 10cm de diamètre et disponible en 3 coloris (gris, charbon, corail), le Google Home Mini se fond parfaitement au sein de la maison quelque-soit la pièce dans laquelle il est entreposé. La version corail vient d’ailleurs ponctuer la pièce d’une touche de couleur vintage plutôt agréable et surtout sans ostentation.
Peu d’artifices ornent l’enceinte, un bouton mécanique permettant d’activer ou désactiver le microphone est présent à l’arrière de l’appareil et un port micro USB pour l’alimentation vient lui tenir compagnie. Quid de la nécessité de ce bouton ? Rassurer les plus soupçonneux quant aux écoutes qu’opère Google (écoutes déclenchées en prononçant « Ok Google » ou « Hey Google »), modérer l’utilisation de l’objet dans des contextes particuliers (en rendez-vous, etc…) ? Toujours est-il que durant ce test, ce bouton a totalement été occulté.
OK let’s do it !
Est-ce qu’un assistant peut m’assister dans sa propre installation !?
Et bien c’est ce que j’ai tenté de réaliser en branchant directement le Google Home Mini. Immédiatement les 4 LEDs s’animent et une voix féminine se présente à moi et me somme de télécharger l’application Google Home sur mon smartphone ou ma tablette.
Je m’exécute et lance l’application mobile. Cette dernière me demande de me connecter à mon compte Google. S’ensuit la recherche de l’appareil (1 à 2 minutes) et la configuration de l’objet en spécifiant la pièce dans laquelle il se trouve, le réseau Wi-Fi et enfin l’assistant Google en répétant les formules « OK Google » et « Dis Google ». Quelques usages me sont ensuite confiés (questions clés) et l’utilisation peut commencer.
Guère plus de 10 minutes sont nécessaires pour configurer l’ensemble comme il se doit.
Passons donc à la pratique et force est de constater que la détection se fait admirablement bien. Lancez un « OK Google » n’importe où dans la pièce et l’objet répond du tacotac. En revanche dans un environnement nettement plus bruyant avec de la musique, il faudra pour se faire entendre, élever la voix et parfois se rapprocher très nettement.
Puisque j’aborde la musique, glissons vers l’audio qui est probablement le point sur lequel je suis le plus mitigé. Le Google Home Mini est certes une enceinte mais en dessous de ce que l’on peut attendre d’un dispositif audio. Les graves manquent cruellement de profondeur, les aigus sont irascibles, les médiums frisent le correct et la saturation intervient volume au max. Si vous êtes audiophile, le Google Home Mini au quotidien risque d’être insuffisant.
Notez qu’avec l’absence de sortie audio jack couplée à l’incapacité d’utiliser (pour le moment ?) le bluetooth pour en faire une enceinte sans fil, vous serez en mesure de diffuser de la musique qu’en associant un service de streaming comme Spotify ou des web radios.
[MAJ 29/03/2018] Google nous aurait-il entendu ? Depuis ce jour soit, il est désormais possible d’associer des haut-parleurs Bluetooth à toute la gamme de produits Google Home (Mini compris) et ainsi utiliser les commandes vocales de Google Assistant.
Puisque l’on est dans les regrets, l’objet n’embarque aucune batterie rechargeable. Dommage qu’un si petit objet ne soit pas vraiment nomade. Il faudra nécessairement une prise secteur pour le faire fonctionner.
Au niveau des contrôles, la surface de l’objet est tactile. Quelques pressions sur le côté gauche permettent de diminuer le volume et du côté droit de l’augmenter. Maintenir enfoncé n’importe quel côté lance ou stoppe un média en cours de lecture et une pression arrête l’alarme ou le minuteur. Des fonctions qui avaient été désactivées il y a quelques mois suite à un dysfonctionnement. Un bug rapidement corrigé mais qui permettait à l’objet d’enregistrer de façon permanente tout ce qu’il se passait.
Parle à mon assistant
J’ai donc essayé d’étrenner le Google Home Mini avec des questions plutôt simples pour commencer, quel temps fera-t-il demain, quel est le programme TV ce soir sur NRJ… Arte ?
L’assistant répond sans problème. Nous avons ensuite lancer un jeu à plusieurs, notre choix s’est porté sur une série de questions auxquelles nous devions répondre à tour de rôle. Hormis le côté trivial et plutôt lent de la pratique, tout se déroule très bien. Google Home Mini tente avec peine certaines notes d’humour… du même niveau que les blagues qu’on lui demande.
Parce que toutes ces questions ça creuse, je décide donc de me préparer un petit encas. « OK Google, donne-moi la recette du Cheese Cake ». L’assistant me récite sa recette mais sans me donner la quantité par ingrédient. Première frustration, il en faut bien et ce ne sera pas la seule. L’IA reste bien entendu perfectible et bons nombres de ratés viendront fleurir votre expérience. La manière de poser les questions influe sur l’obtention ou non d’une réponse satisfaisante.
La pertinence est parfois inégale.
Par exemple à la question un chouia familière « Qu’est ce qu’il y a à la télé ce soir ? », je n’obtiens rien de convaincant mais à l’instruction absurde « OK Google, fais dodo », l’objet me rétorque qu’il va essayer. Il y a donc des patterns à respecter pour espérer une expérience satisfaisante.
Il sera intéressant de vérifier tous ces points d’ici quelques mois afin de mesurer le niveau d’apprentissage de l’IA et sa progression.
Trêve de futilité, j’associe maintenant mon compte Spotify pour enfin balancer des punchlines du type, « OK Google, lance du Coldplay… » « … augmente le volume de 20% ». Fidèle à lui-même l’objet répond sans moufter et s’exécute.
L’Assistant Google oeuvre pour la maison connectée et c’est à mon sens le point fort de l’objet. Il vous permettra de piloter certains objets connectés affiliés au service. J’utilise le thermostat connecté Nest et la Nest Cam. Je décide donc de tester l’association avec le thermostat. Après avoir jumeler rapidement et simplement l’ensemble depuis l’application mobile, je peux désormais à la voix connaître la température de la pièce et augmenter ou diminuer de 2°C. Il est même possible de lui demander deux instructions à la fois.
Je dois l’avouer même s’il peut paraître ridicule de parler tout seul, piloter à la voix un appareil sans devoir lever le petit doigt procure un sentiment de confort assez agréable.
Radin et feignasse, ce test ne met pas à l’honneur mes qualités, si tant est que j’en possède 🙂
En Octobre dernier, Google avait annoncé l’arrivée des « Action on Google » en France. Ces actions permettent l’utilisation de services sur des applications spécifiques et partenaires.
En utilisant le mot clé « Parler avec » et en ajoutant le nom de l’application, vous pourrez ainsi dialoguer avec le service en question.
Par exemple « Parler avec OUI.SNCF » vous permettra de dicter votre ville de départ et d’arrivée, une date et l’application s’occupera de vous renvoyer tous les propositions de billet de train vous donnant par la suite la possibilité de réserver. Des enseignes comme la FNAC et Sephora font parties de ces applications affiliées.
Il est également possible d’étendre les possibilités du Google Home Mini avec l’usage d’IFTTT, un protocole qui permet aux services web et aux objets connectés d’échanger entre eux et d’automatiser des tâches. Cette fonctionnalité n’a pas été expérimentée pour ce test. Si vous souhaitez un retour sur ce point précis, merci de m’en faire part en commentaire.
Et maintenant que vais-je faire ?
Franchir le cap est une chose, y prendre goût n’était pas une finalité que j’avais nécessairement envisagé.
Je me suis laissé séduire par le principe même de l’assistant, par l’objet de par son design, son côté compact et discret.
Personnellement la qualité audio est clairement un critère important pour ne pas multiplier ce type de source dans une même pièce. Alors quel compromis ? Pour ma part, ce Google Home Mini officiera dans le bureau, une échelle qui me conviendra largement. La prochaine étape sera donc de me procurer un Google Home voire, pour être en phase à une certaine exigence audio, le Google Home Max. Un gap de prix que je tolérerai que si je suis converti par ses qualités de son.
La suite de cette expérience avec les assistants vocaux au prochain test…
[MAJ 29/03/2018] Google nous aurait-il entendu ? Depuis ce jour soit, il est désormais possible d’associer des haut-parleurs Bluetooth à toute la gamme de produits Google Home (Mini compris) et ainsi utiliser les commandes vocales de Google Assistant.